J'ai lu... Le dernier crâne de M. de Sade

Titre : Le dernier crâne de M. de Sade
Auteur : Jacques Chessex
Editeur : Grasset
volume : 170 pages
Parution : Janvier 2010
Prix conseillé: 12,20€


4ème de couverture :

« Un vieux fou est plus fou qu’un jeune fou, cela est admis, quoi dire alors du fou qui nous intéresse, lorsque l’enfermement comprime sa fureur jusqu’à la faire éclater en scènes sales ? » Quel est l’homme de 74 ans enfermé dans l’hospice de Charenton, au printemps 1814, qui a commis tant de crimes et semble ne se repentir en rien ? Fuyard, brûlé en effigie, rescapé, embastillé, sodomite, blasphémateur, soupçonné d’inceste, et pourtant encore là, bouillant d’idées et d’ulcères, désireux de poursuivre l’œuvre de chair. Quel usage Mademoiselle Madeleine Leclerc fait-elle de ses 16 ans, de son corps efflanqué, vicieux ? D’où viennent ces hurlements ou ces soupirs ? A quoi l’isolement contraint-il ces libertins en chambre ? N’aurait-il pas au moins peur de la mort, où « chacune de ses paroles, chacun de ses actes résonnent plus fort ? » Le forcené a en effet trois mois à vivre. Cet homme se nomme Monsieur de Sade. La figure dont Jacques Chessex tire la matière de son récit, ce n’est pas le Sade en gloire, mais le malade fulgurant, et plus encore ce que le romancier complice à travers les âges raconte ici, ce sont ici les destins successifs de son crâne, comme une extension naturelle du corps sadien. Sade meurt en décembre 1814, sa tombe au cimetière de Charenton sera ouverte en 1818, et son crâne « ornement lui-même, de magie intense, de hantise sonore » passe dans les mains du docteur Ramon, le jeune médecin qui le veilla jusqu’à la mort. Relique, vanité, rire jeté à la face de toutes choses, effroi érotique, le crâne de M. de Sade roule d’un siècle à l’autre, incendiant, révélant et occupant le narrateur de ce livre.

Mon avis :

Qui n'a jamais entendu parlé du Marquis de Sade? Aussi célèbre pour ses écris scandaleux que pour ses moeurs douteuses l'homme m'apparaissait cependant, je ne saurais dire pourquoi d'ailleur, plus comme un libertin aux moeurs légères que comme un sadique malade tant du corps que de l'esprit. Voilà un roman qui à profondément changé ma vision du personnage et corrigés mes lacunes. Il faut dire que je ne m'étais pas réellement intéressée au Marquis de Sade avant, ça aussi ça a changé.

 « Et le crâne du marquis court. Qui arrêtera ses tours ? »

Cette petite phrase résume à merveille la lecture de ce roman. Jacques Chessex s'y présente en enquèteur de la dernière heure, partant à la recherche de cette relique mystérieusement ésotérique qu'est le crâne du Marquis de Sade. Une recherche bien compliquée par la confection de 7 répliques du dit crâne, toutes dotées apparement d'une partit de la malice et de la perversité du Marquis, en témoigne les mésaventures des différents propriétaires du crâne ou bien de ses répliques. C'est aussi pour nous, lecteurs bien étrange de découvrir tant de "coincidences?" le vice étant poussé à l'extrème lorsqu'on sait que l'auteur Jacques Chessex déceda lui-même quelques jours après avoir remis ce roman à son éditeur.

Le style est cru, les images parfois trop précises souvent juste nécessaire.

En bref :

J'ai aimé. Âme sensibles s'abstenir.